Villa du Département

Cette maison a une très longue histoire à raconter. Elle témoigne de l’évolution de la bourgeoisie urbaine et de l’architecture créole à La Réunion. 

 

Jean-Baptiste de Lestrac, premier maire de la commune de Saint-Denis, fait construire son habitation sur cette parcelle entre 1793 et 1804.

 

A ce moment, la maison est orientée vers l'océan et non pas vers la rue royale comme de nombreux autres édifices dans ce quartier résidentiel de Saint-Denis.

En effet,  l’entrée principale était celle située sur la rue Félix Guyon, ce qui explique l’aménagement des espaces nord et la présence de plusieurs varangues. À cette époque, de nombreuses villa créoles avaient pris exemple sur l’hôtel des gouverneurs dont l’accès se faisait côté océan. 

Ce n’est que bien plus tard, au milieu du XIX ème siècle, au moment de l’ouverture de l’ancien Hôtel de Ville, que les villas orientent leur entrée principale sur la Rue Royale devenue Rue de Paris.

 

La colonie de La Réunion achète cet emplacement en 1860, la maison devient alors le logement du directeur de l'intérieur qui est le second personnage le plus important au niveau de l'administration après le gouverneur.

 

En 1946, au moment de la départementalisation, elle est toujours utilisée par l'administration car elle constitue le logement de fonction du secrétaire général de la préfecture et ce jusqu'en 1982. La maison n’est plus habitée depuis longtemps.

 

Elle est ensuite baptisée villa du département et accueille les bureaux du conseil départemental qui y organise régulièrement divers événements.

 

Le bâtiment est de style néoclassique, il a connu plusieurs évolutions et plusieurs modifications tou au long de son histoire, mais il demeure aujourd'hui un des plus beaux monuments de la rue de Paris et certainement le plus prestigieux.

 

Les varangues situées sur la façade nord et la façade sud font partie des premières varangues de Saint-Denis.

 

Les toitures de l’édifice principal e de certaines dépendances sont toujours recouvertes par des bardeaux. Dès l’entrée sur la varangue est, après avoir traversé le seul des arcades, le visiteur peut remarquer la présence du damier noir et blanc à ses pieds, lequel était à la mode à Saint-Denis au milieu du XIXème siècle.

 

Une magnifique fontaine ornemente le jardin  avant. Les jeux d’eau rappellent le style des jardins orientaux et s’apparient parfaitement avec les tonalités bleus de la villa.

 

Le bassin d'ornement a été installé dans les années 1980, tout comme le nouveau guétali situé à l'angle de la rue de Paris et de la rue Félix-Guyon. Il est en effet admirable de constater le maintien de la présence d’un ancien guétali. Ces petits chapiteaux ont progressivement été installés au coin des parcelles pour agrémenter les jardins. Ils permettaient autrefois d’apprécier la beauté des jardins et d’avoir une vu sur l’extérieur, ce qui facilitaient les relations et les conversations avec les riverains. 

 

À l’arrière du bâtiment, plusieurs dépendances viennent compléter les fonctionnalités de la demeure. Ainsi, il est toujours possible de visiter l’ancienne cuisine créole, les espaces réservés aux domestiques et l’ancienne écurie. Dans un temps pas si lointain, toujours à l’arrière de l’édifice, un grand bassin ornementait le jardin.

 

À l’intérieur de la villa, et particulièrement au rez-de-chaussée, il est possible d’admirer un très beau mobilier créole. 

 

La villa du département est située au 18 rue de Paris, elle est la propriété du conseil départemental et est ouverte au public.